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Arno Bertina

Écrivain et dramaturge français

Auteur du roman Des Lions comme des danseuses (2015)

Collaborateur de revues de critique (NRF, Esprit, Critique...)

Qui est-il ?

Dans son roman Des Lions comme des danseuses, Arno Bertina, sous la forme d’une fable, fait le récit du roi de Bangoulap, un village de l’Est du Cameroun, qui entame une procédure contre le Musée du Quai Branly afin de récupérer les œuvres dont son peuple a été dépossédé durant la colonisation et conservées aujourd’hui en France. A travers cette histoire, l’auteur pose ainsi la question de la refondation de l’identité européenne mais propose également une nouvelle manière d’appréhender les biens culturels concernés par la restitution afin d’en faciliter leur retour dans leur pays natal. Pour le romancier, il faudrait en effet envisager ces objets plus comme des êtres vivants que comme des biens figés afin « de les exposer à nouveau à la mort et les rendre à la vie1 » car en Afrique, ce qui selon lui rend un objet sacré est sa « fonction », et non « sa capacité à durer dans le temps »2. Aussi, dans la perspective d’Arno Bertina, « le souci d’authenticité » des biens culturels ne devrait pas être pris en considération dans la construction d’un processus de restitution parce que « cette angoisse de la mort »3 qui est celle des pays occidentaux, ne serait pas celle de l’Afrique : en mettant au premier plan l’originalité de ces objets dans le processus de restitution, l’Occident ne ferait que « transporter en Afrique » une vision du bien culturel qui n’est pas la sienne.

Dans la controverse autour de la restitution des biens culturels par la France à l’Afrique, Arno Bertina envisage donc la question spécifiquement sous l’angle du statut des biens culturels et se positionne au sein de celle-ci par rapport et en fonction de la conception qu’il se fait de tels objets. S’il n’explicite pas plus en avant sur quoi il se fonde pour construire une telle opinion, toute sa vision du sujet semble de ce fait reposer principalement sur la propre perception qu’il s’est faite de la vie et de la mort mais également des relations entre l’Europe et le continent africain car c’est de cette manière qu’il justifie et légitime sa compréhension de ce qu’est un bien culturel.

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1 Arno Bertina, propos cités et recueillis par Louise Lorry lors de La Nuit des idées 2019, INHA, 31/01/2019

https://www.youtube.com/watch?v=tbNizylhNoY&t=866s

2 Ibid.

3 Ibid.

Prises de positions et modalités des preuves
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