NE PAS TOUCHER

Au cours de ses recherches universitaires, Arnaud Bertinet a concentré ses thèmes d’études autour des questions de patrimoine et de Musées. Lors de la Table ronde organisée par l’INHA à l’édition 2019 de la Nuit des idées, s’il ne se montre pas opposé à la restitution des biens culturels, il souligne qu’un tel processus ne devrait toutefois pas être construit dans une perspective de réparation du passé ou de restauration. S’appuyant sur la conception de l’histoire qu’a construit Walter Benjamin dans Sur le concept d’histoire1, il souligne en effet que donner à une telle politique de retour de ces objets la mission de corriger les dommages de l’histoire, voire de cette manière de tenter d’en obtenir l’amnistie, serait une entreprise « illusoire », et même « vaine » car il est impossible pour les hommes de « changer ou de modifier ce qui est passé » : selon lui, au travers du temps, la seule chose que les hommes ont en leur « pouvoir », c’est leur « avenir »2.

Dans la controverse autour de la restitution des biens culturels, Arnaud Bertinet se positionne donc d’abord par rapport au sens à donner à la restitution et aux objectifs qui devraient fonder une telle entreprise. Toute sa vision du sujet repose essentiellement sur les représentations qu’il se fait des concepts de temps et d’histoire, à partir de la définition qu’en a donnée Walter Benjamin : son discours se structure autour de cette thèse historique et toute sa position est construite à partir de cette manière de penser l’histoire et de l’écrire.

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1 « Le passé réclame une rédemption dont peut être une infime partie se trouve être placée en notre pouvoir », Walter Benjamin, cité par Arnaud Bertinet lors de la Nuit des Idées 2019, INHA, 31/01/2019

https://www.youtube.com/watch?v=tbNizylhNoY&t=866s

2 Arnaud Bertinet, propos cités et recueillis par Louise Lorry, lors de La Nuit des idées 2019, INHA, 31/01/2019

https://www.youtube.com/watch?v=tbNizylhNoY&t=866s