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Bénédicte Savoy
Qui est-elle ?

Universitaire et historienne de l’art française (spécialisée dans la question des spoliations artistiques par Napoléon)

Professeur d’histoire de l’art à l’université technique de Berlin

Elue au Collège de France en 2016 (chaire internationale Histoire culturelle du patrimoine artistique en Europe, XVIIIe-XXe siècles)

Auteur du rapport Restituer le patrimoine africain publié et rendu au président Macron en novembre 2018

Dans le rapport Restituer le patrimoine africain, qu’elle a réalisé en collaboration avec F. Sarr, Bénédicte Savoy qualifie « les captations patrimoniales » de « crime contre les peuples » car cette « appropriation esthétique » a selon elle pour conséquence de briser « l’équilibre psychologique » de ces populations victimes de telles actes et conduit à une « aliénation et déculturation intentionnelle »1. Pour l’auteur du rapport, les « annexions patrimoniales » constituent ainsi « des actes transgressifs qu’aucun dispositif juridique, administratif, culturel ou économique ne saurait légitimer » car « elles affectent l’individu et le groupe dans ce qui fonde leur humanité ». Aussi pour construire son propos et légitimer son argumentation, Bénédicte Savoy s’appuie sur une étude de « la culture du vaincu » en analysant à travers diverses descriptions littéraires de pillages et spoliations, les conséquences que cette pratique du droit au butin a entraînées sur les peuples, leur culture et la construction de leur identité depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours : dans le rapport, elle se réfère notamment aux discours de Cicéron « Contre Verrès » qui dénoncent les vols commis par Caius Licinus Verres dans les temples de la province romaine de Sicile et souligne les dommages que ceux-ci ont causés pour cette civilisation2 ». Pour Bénédicte Savoy, le projet de restitution tel qu’il est voulu par Macron, et tel qu’elle l’a conçu avec F. Sarr a donc une mission essentielle de « réparation » et s’inscrit avant tout dans cette logique.3 Bénédicte Savoy envisage donc la question de la restitution sous l’angle de son pendant, c’est-à-dire la spoliation, ce qui rappelle ici la manière d’envisager le problème par la marchande de l’art Hélène Leloup, et se positionne sur le sujet par rapport aux enjeux de justice qu’il soulève, en justifiant le projet de restitution par cette mission que le rapport se veut réaliser, approche quelque peu similaire aussi ici à la Cour Pénale de Justice.

 

1 Bénédicte Savoy, Restituer le patrimoine africain, Paris, Philippe Rey, 2018, p.5.

2 Ibid.

3 Id., p.3.

Prises de positions et modalités des preuves
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