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Hélène Leloup
Qui est-elle ?

Aujourd’hui âgée de 91 ans, elle est la plus ancienne marchande parisienne d’art africain.

Elle est l’une des dernières personnes vivantes à avoir acquis des objets dès les années 1950.

Dans l’article « Hélèle Leloup : ‘Les restitutions d’œuvres annoncées ne doivent pas être détournées de leur sens’ » publié dans Le Point, elle déclare que le terme de restitution a selon elle un caractère abusif car il impliquerait une origine frauduleuse1 et souligne que considérer ces biens culturels comme « pillés » ou « mal acquis » c’est « ignorer l’existence de ces marchands africains et de ce marché déjà connu des musées européens » et avoir « une vision condescendante » envers l’Afrique car une telle qualification insinue « que les Africains ne pouvaient apprécier la valeur de leur patrimoine »2. La position d’Hélène Leloup porte donc essentiellement sur la signification et la portée symbolique de la restitution et envisage la question sous l’angle de son pendant, à savoir la spoliation : son propos vise à rétablir la vérité quant aux conditions véritables d’appropriation de ces biens. Tout son argumentaire et la justification de ses positions reposent ainsi sur son témoignage et sa propre expérience des relations commerciales entre les occidentaux et les marchands africains (et donc en grande des acquisitions auxquelles elle a elle-même participé) : « Puisque je suis l'une des dernières personnes vivantes à avoir acquis des objets dès les années 1950, notamment en Guinée, au Mali et en Côte d'Ivoire, je peux témoigner que l'Afrique que j'ai connue n'était pas un champ de bataille en proie aux spoliations. »3

A la différence d’autres galeristes et marchands d’art, en ayant traité directement avec les marchands africains de l’époque et en s’étant rendue à l’époque sur place pour acquérir directement ces objets, elle connaît la provenance de la plupart de ses biens et se trouve plus à même de retracer leur origine. Elle a également été un témoin visuel des relations entre marchands français et africains, de la nature de leur rapport et de la manière dont se déroulaient les échanges commerciaux. Au sein de la controverse, elle constitue une actrice unique.

 

1 Hélène Leloup, « Hélèle Leloup : ‘Les restitutions d’œuvres annoncées ne doivent pas être détournées de leur sens’ », Le Point, 19 novembre 2018

http://afrique.lepoint.fr/culture/oeuvres-culturelles-helene-leloup-les-restitutions-annoncees-ne-doivent-pas-etre-detournees-de-leur-sens-19-11-2018-2272548_2256.php

2 Ibid.

3 Ibid.

Prises de positions et modalités des preuves
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