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Yves-Bernard Debie
Qui est-il ?

Avocat spécialisé dans le commerce de l’art

Depuis le discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, il se fait le porte-voix des opposants aux restitutions

Publie des articles dans La Tribune de l’Art de Didier Rykner

A la suite du souhait exprimé par Macron de restituer à l’Afrique les biens spoliés par la France durant la période de colonisation, Yves-Bernard Debie a, à plusieurs reprises dans divers journaux, manifesté son opposition à ce projet car comme il l’affirme dans « Restitutions : vent de l’histoire ou air du temps ? » publié dans La Tribune de l’Art, selon lui justifier la restitution aux pays africains « en se référant aux restitutions des biens spoliés par les nazis, c’est comparer la colonisation à la Shoah1 » qui est un parallèle « historiquement faux ». Dans un article du 28 août 2018 intitulé « Restitutions : vent de l’histoire ou air du temps ? » et publié dans La Tribune de l’Art, il critique ainsi le projet tel qu’il a été envisagé par Macron car selon lui dans ces conditions, la justification de la restitution et ce qui la légitime s’appuient sur des faits qu’il juge « faux » et historiquement erronés : «  Qui dira que la colonisation, aussi critiquable et injustifiable qu’elle puisse nous paraître aujourd’hui, n’est pas pour autant un crime contre l’humanité, dont elle ne rencontre pas les critères juridiques ? Qui rappellera qu’une grande partie des œuvres classiques africaines que l’on retrouve sur le marché mondial ont été vendues après la période de décolonisation et que celles sorties d’Afrique pendant la colonisation, ont pour la plupart été collectées, échangées ou achetées et que celles issues d’un pillage sont rarissimes. Qui analysera le rôle pourtant évident et souvent revendiqué du Christianisme et aujourd’hui plus encore de l’Islam dans la disparition de ces idoles jugées païennes ? Qui constatera le piteux état dans lequel les musées africains ont été laissés par leurs dirigeants et la presque totale absence de collectionneurs africains ? Qui enfin voudra bien appréhender l’histoire des hommes pour ce qu’elle est, sans analyse anachronique moralisatrice ou sans révisionnisme même bienveillant 2 » Ce que reproche Yves-Bernard Debie dans le projet de restitution d’Emmanuel Macron, c’est donc cette vision moralisatrice de l’histoire qu’il entraîne et implique implicitement. La position de cet avocat quant à la restitution porte de ce fait spécifiquement là-encore sur sa portée symbolique et sa signification et repose sur sa propre interprétation de certains faits (l’état des musées africains aujourd’hui) ou de l’histoire (une grande partie des œuvres classiques africaines sur le marché mondial ont été vendues après la période de colonisation). Dans l’article « Restitutions : les marchands d’arts premiers grondent » du 13 septembre 2018, il nie également le fait que les propriétaires d’œuvres d’art africaines aient pu faire l’objet d’une spoliation durant la colonisation : « Restituer, c'est rendre ce que l'on a pris. Cela suppose qu'il y ait un possesseur illégitime d'un côté et de l'autre côté un propriétaire spolié, ce qui n'est pas le cas3 ». Toutefois, Yves-Bernard Debie n’explicite jamais sur quels faits précis il se base pour pouvoir affirmer que l’état des musées africains n’est pas optimal ni que les biens acquis durant la colonisation n’ont pas fait l’objet d’une acquisition illicite.

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1 Didier Rykner, « Restitutions : vent de l’histoire ou air du temps ? », La Tribune de l’Art, 28 août 2018

https://www.latribunedelart.com/restitutions-vent-de-l-histoire-ou-air-du-temps

2 Ibid.

3 Yves-Bernard Debie, propos cités dans « ‘Restitutions’ : les marchands d’arts premiers grondent », et recueillis par Culturebox, 13 septembre 2018

https://culturebox.francetvinfo.fr/patrimoine/restitutions-les-marchands-d-arts-premiers-grondent-279161

Prises de positions et modalités des preuves
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